Activation d’une salle d’opération : Le rôle crucial de l’anesthésiste
L’activation d’une salle d’opération ne commence pas quand le chirurgien entre en salle. Non, tout commence bien avant, et l’anesthésiste joue un rôle clé dans cette mise en place. Une salle mal préparée, c’est un accident qui attend son heure. Alors, comment bien préparer la salle d’opération pour une anesthésie sécurisée, même dans des conditions difficiles ?
1. Vérification et mise en place des moniteurs 🖥️
Avant même de toucher au matériel anesthésique, il faut s’assurer que le monitoring du patient est bien fonctionnel. Un patient sous anesthésie sans surveillance, c’est comme rouler à 200 km/h sans freins.
- Électrocardioscope (ECG) branché et testé.
- Saturomètre en place – l’hypoxie, c’est l’ennemi numéro 1.
- TA automatique bien calibrée, brassard adapté au patient.
- Capnographe prêt, surtout si on fait de la ventilation mécanique.
👉 En contexte de ressources limitées ?
Si on n’a pas tout ça, au minimum :
- Surveillance clinique stricte (coloration cutanée, fréquence respiratoire, pouls).
- Tensiomètre électronique, oxymètre de pouls.
- Débit d’air expiré évalué manuellement si pas de capnographe.
2. Préparation du matériel d’intubation et ventilation 🫁
- Laryngoscope fonctionnel, ampoule testée, avec au moins deux tailles de lames (droite et courbe).
- Tubes endotrachéaux disponibles, taille adaptée (avec et sans ballonnet).
- Stylet prêt pour les intubations difficiles.
- Canules de Guedel et masques faciaux en secours.
- Aspirateur chirurgical branché et testé – un patient avec des sécrétions abondantes sans aspiration, c’est la panique assurée.
- Ballon d’Ambu chargé d’oxygène, au cas où l’intubation devient compliquée.
👉 En contexte de pénurie ?
- Si pas d’aspirateur : utilisation d’une seringue de gros calibre avec sonde d’aspiration bricolée.
- Si pas de capnographe : confirmation de l’intubation par auscultation bilatérale et visualisation du gonflement thoracique.
- Si tube inadapté : utilisation de sonde nasale comme alternative (Sonde Nélaton si extrême urgence).
3. Préparation des médicaments d’anesthésie et d’urgence 💉
Les drogues anesthésiques doivent être prêtes avant l’induction, avec des seringues déjà préparées pour éviter de perdre du temps en plein stress.
🔹 Médicaments d’induction :
- Propofol, Kétamine ou Thiopental selon le cas.
- Fentanyl ou Morphine si besoin d’analgésie complémentaire.
🔹 Curares :
- Succinylcholine pour intubation rapide.
- Rocuronium ou Atracurium pour curarisation prolongée.
🔹 Réversants et urgences :
- Atropine en cas de bradycardie.
- Éphédrine pour hypotension.
- Adrénaline en cas de choc anaphylactique.
- Bicarbonate de sodium en cas d’acidose.
👉 En contexte de restrictions ?
- Si pas de Propofol, la Kétamine peut être une bonne alternative en induction.
- Si pas de curare, il faudra utiliser des techniques de ventilation au masque avec sédation profonde.
- Si pas de médicaments d’urgence, une bonne anticipation et gestion clinique stricte sont essentielles.
4. Sécurisation des voies veineuses et perfusions 💧
Une anesthésie sans voie veineuse bien sécurisée, c’est du suicide.
- Pose d’une voie veineuse périphérique avant l’induction, avec cathéter adapté.
- Solutés prêts : Ringer Lactate ou NaCl 0,9 % selon l’état du patient.
- Matériel de perfusion vérifié, pas de bulles d’air !
👉 Pas de cathéter disponible ?
En dernier recours, cathétérisme intra-osseux (si urgence extrême).
5. Anticipation des complications et plan B ⚠️
- Matériel d’intubation difficile à portée de main (Bougie d’intubation, Cricothyrotomie si nécessaire).
- Vérification du chariot d’urgence avec tout ce qu’il faut (adrénaline, défibrillateur…).
- Communication avec l’équipe chirurgicale sur les risques anesthésiques spécifiques au patient.
Une salle bien préparée, une anesthésie sécurisée !
Un bon anesthésiste, c’est celui qui a pensé à tout avant que ça dégénère. Une bonne préparation sauve des vies, surtout dans des contextes où le manque de matériel est une réalité quotidienne.
📌 As-tu déjà été confronté à un contexte de ressources limitées en salle d’opération ? Comment as-tu géré la situation ? Partage ton expérience en commentaire !
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